Les enquêtes sur la justice des affaires familiales en France sont rares au point que la publication cette semaine de 2 études sur le sujet est particulièrement remarquée.
Après la publication le 18 novembre 2013 d'une enquête menée par un collectif de 11 sociologues auprès de 16 juges aux affaires familiales, le Ministère de la Justice a rendu publique, le 22 novembre 2013, le résultat d'une étude sur la résidence des enfants de parents séparés et sur les conditions de fixation de cette résidence.
Des chiffres qui tombent à pic au moment où des parlementaires envisagent, aux termes d'un amendement au projet de loi Egalité Homme-Femme, d'imposer la résidence alternée par défaut.
Les dernières Ă©tudes en la matière portant sur des donnĂ©es recensĂ©es en 2003 (Ministère de la Justice, C. Moreau, B. Munoz-Perez, É. Serverin, La rĂ©sidence en alternance des enfants de parents sĂ©parĂ©s, Études et Statistiques justice n°23, 51 p., FĂ©vrier 2004; Ministère de la Justice, Laure Chaussebourg, Dominique Baux, L’exercice de l’autoritĂ© parentale après le divorce ou la sĂ©paration des parents non mariĂ©s, 72 p., Octobre 2007. ), il Ă©tait grand temps de disposer de chiffres actualisĂ©s sur la rĂ©sidence des enfants en cas de sĂ©paration des parents.
De la même manière, en publiant " Au Tribunal des Couples " aux Editions Odile Jacob, des sociologues viennent combattre bon nombre de préjugés et d'idées reçues sur la justice des affaires familiales au terme de 3 années de recherche inédites qu'aucune enquête de cette envergure n'avait corroboré depuis au moins 20 ans.
Ainsi, nous apprenons que la majorité des affaires traitées par le juge aux affaires familiales ne concerne pas des divorces mais des litiges opposant des couples non-mariés ou déjà divorcés.
Parmi la première source de contentieux figurent les litiges sur les pensions alimentaires (55%) puis ceux sur le droit de visite et d'hébergement (37%), ceux sur leur lieu de résidence (20%) et enfin les conflits relatif à l'autorité parentale dans seulement 9% des cas.
Contrairement aux idées véhiculées, la pension alimentaire dont bénéficient les mères chez lesquelles résident en majorité les enfants est loin de couvrir les dépenses réellement engagées pour l'entretien et l'éducation de l'enfant. Lorsque la pension n'est pas fixée à zéro euro pour tenir compte de l'impécuniosité du père, la pension est portée de 90 à 150 euros dans 33% des jugements et de 150 à 300 euros dans 27% des décisions de justice. Seules 7% des décisions attribuent une pension alimentaire supérieure à 300 euros par enfant.
Après la publication le 18 novembre 2013 d'une enquête menée par un collectif de 11 sociologues auprès de 16 juges aux affaires familiales, le Ministère de la Justice a rendu publique, le 22 novembre 2013, le résultat d'une étude sur la résidence des enfants de parents séparés et sur les conditions de fixation de cette résidence.
Des chiffres qui tombent à pic au moment où des parlementaires envisagent, aux termes d'un amendement au projet de loi Egalité Homme-Femme, d'imposer la résidence alternée par défaut.
Les dernières Ă©tudes en la matière portant sur des donnĂ©es recensĂ©es en 2003 (Ministère de la Justice, C. Moreau, B. Munoz-Perez, É. Serverin, La rĂ©sidence en alternance des enfants de parents sĂ©parĂ©s, Études et Statistiques justice n°23, 51 p., FĂ©vrier 2004; Ministère de la Justice, Laure Chaussebourg, Dominique Baux, L’exercice de l’autoritĂ© parentale après le divorce ou la sĂ©paration des parents non mariĂ©s, 72 p., Octobre 2007. ), il Ă©tait grand temps de disposer de chiffres actualisĂ©s sur la rĂ©sidence des enfants en cas de sĂ©paration des parents.
De la même manière, en publiant " Au Tribunal des Couples " aux Editions Odile Jacob, des sociologues viennent combattre bon nombre de préjugés et d'idées reçues sur la justice des affaires familiales au terme de 3 années de recherche inédites qu'aucune enquête de cette envergure n'avait corroboré depuis au moins 20 ans.
Ainsi, nous apprenons que la majorité des affaires traitées par le juge aux affaires familiales ne concerne pas des divorces mais des litiges opposant des couples non-mariés ou déjà divorcés.
Parmi la première source de contentieux figurent les litiges sur les pensions alimentaires (55%) puis ceux sur le droit de visite et d'hébergement (37%), ceux sur leur lieu de résidence (20%) et enfin les conflits relatif à l'autorité parentale dans seulement 9% des cas.
Contrairement aux idées véhiculées, la pension alimentaire dont bénéficient les mères chez lesquelles résident en majorité les enfants est loin de couvrir les dépenses réellement engagées pour l'entretien et l'éducation de l'enfant. Lorsque la pension n'est pas fixée à zéro euro pour tenir compte de l'impécuniosité du père, la pension est portée de 90 à 150 euros dans 33% des jugements et de 150 à 300 euros dans 27% des décisions de justice. Seules 7% des décisions attribuent une pension alimentaire supérieure à 300 euros par enfant.
L'enquête publiée à l'initiative du Ministère de la Justice confirme d'ailleurs en grande partie cette situation.
Sur les 6042 décisions définitives analysées, la résidence chez la mère a été prononcée dans 71% des cas, la résidence en alternance dans 17% des situations, la résidence chez le père dans 12% des situations et la résidence chez un tiers dans des cas très marginaux (0,1%).
Sur les 6042 décisions définitives analysées, la résidence chez la mère a été prononcée dans 71% des cas, la résidence en alternance dans 17% des situations, la résidence chez le père dans 12% des situations et la résidence chez un tiers dans des cas très marginaux (0,1%).
Et si la résidence chez la mère est plus fréquemment prononcée par le juge, c'est parce qu'il s'agit du mode de résidence le plus sollicité par les parents séparés.
Inversement, la résidence alternée -dont la proportion a progressé passant de 10% en 2003 à 17% en 2012- reste un mode de résidence moins prononcé par les juges car moins sollicité par les parents.
Enfin, le juge prononce moins de 12% de résidence chez le père, en raison également d'une faible demande de la part des parents.
D'une manière générale, les juges aux affaires familiales exaucent 93% des demandes des pères et 96% des demandes des mères.
" Compte tenu du poids important des parents en accord (80%) dans l’ensemble des parents ayant fait une demande relative Ă la rĂ©sidence, les dĂ©cisions prononcĂ©es par les juges reflètent très largement le choix Ă©tabli en commun par ces parents. "
Voici d'ailleurs le Plan de l'Etude sur la résidence des enfants de parents séparés que vous pouvez télécharger ci-dessous :
- I- Profil des parents en accord, en dĂ©saccord, ou dont l’un des deux n’exprime aucune demande sur la rĂ©sidence des enfants
- I-1 Profil des trois groupes de parents au regard des caractéristiques juridiques
- I-1-1 Les demandes relatives Ă la rĂ©sidence des enfants sont dans 47% introduites dans la cadre d’une procĂ©dure relative Ă des enfants nĂ©s hors mariage, dans 45% dans la cadre d’un divorce
- I-1-2 Dans 48% des situations, la mère est seule Ă l’origine de la demande en justice
- I-1-3 Dans 43% des situations, chacun des deux parents a constitué avocat
- I-2 Profil des trois groupes de parents selon les caractéristiques démographiques et
- Ă©conomiques
- I-2-1 Le taux d’accord tend Ă augmenter avec l’âge des parents
- I-2-2 La durĂ©e du mariage des parents divorcĂ©s n’a pas d’influence sur la probabilitĂ©
- d’ĂŞtre en accord ou en dĂ©saccord sur la rĂ©sidence des enfants
- I-2-3 Le taux d’accord est plus important parmi les parents qui ont une activitĂ©
- professionnelle, il croît régulièrement avec leurs revenus
- I-2-4 Le taux d’accord entre les parents est plus important lorsqu’ils rĂ©sident dans la
- mĂŞme ville
- I-3 Profil des trois groupes de parents selon la structure familiale
- I-3-1 Le taux d’accord est plus important dans les fratries de deux enfants
- I-3-2 En lien avec l’âge des parents, le taux d’accord augmente proportionnellement avec l’âge des enfants
- II- Les situations d’accord entre parents sur la rĂ©sidence des enfants (80% des parents)
- II-1 La fixation de la rĂ©sidence lorsque les parents sont d’accord
- II-1-1 Les parents en accord souhaitent une résidence chez la mère pour 71% des
- enfants, la rĂ©sidence alternĂ©e est sollicitĂ©e pour 19% d’entre eux, la rĂ©sidence chez le
- père pour 10%
- II-1-2 Les juges homologuent les accords dans la quasi-totalité des situations
- II-1-3 Les rĂ©sidences alternĂ©es prononcĂ©es dans le cadre d’un accord entre parents sont
- assorties d’un rythme hebdomadaire pour 86% des enfants
- II-1-4 Les rĂ©sidences fixĂ©es chez un des parents, prononcĂ©es dans le cadre d’un accord,
- sont assorties d’un droit de visite et d’hĂ©bergement « classique » pour 6 enfants sur 10
- II-2 Les facteurs pouvant influencer le choix de résidence des parents
- II-2-1 La résidence chez la mère privilégiée pour les enfants de moins de 5 ans
- II-2-2 En lien avec l’âge des enfants, le mode de rĂ©sidence varie selon l’âge des parents
- II-2-3 La résidence alternée est plus souvent sollicitée par les parents en activité et tend à augmenter avec les revenus
- II-2-4 Un taux de résidence alternée plus élevé lorsque les parents résident dans la même ville
- III- Les situations de désaccord entre parents sur la résidence des enfants (10% des parents)
- III-1 Les demandes des parents en désaccord et la décision du juge
- III-1-1 Pour 52% des enfants, chaque parent demande la résidence chez lui
- III-1-2 Dans les cas de désaccord, le juge fixe deux fois plus de résidence chez le père
- que dans les cas d’accord
- III-1-3 La rĂ©sidence alternĂ©e prononcĂ©e dans un contexte de dĂ©saccord est plus souvent assortie d’un rythme fixĂ© selon le planning des parents que dans les situations d’accord
- III-1-4 Les rejets de rĂ©sidence alternĂ©e sont largement motivĂ©s par l’intĂ©rĂŞt de l’enfant
- III-1-5 La rĂ©sidence fixĂ©e chez un des parents prononcĂ©e dans un contexte de dĂ©saccord est plus frĂ©quemment assortie d’un droit de visite et d’hĂ©bergement Ă©largi que dans les situations d’accord
- III-1-6 Dans les situations de désaccord, les juges diligentent plus fréquemment une
- mesure, notamment d’enquĂŞte sociale
- III-2 Les facteurs pouvant influencer la décision
- III-2-1 Le prononcĂ© d’une rĂ©sidence chez la mère diminue avec l’âge
credit photo : © MAXPPP http://www.europe1.fr/France/Dur-dur-pour-les-enfants-du-divorce-396495/